Le pieds dans la braise.

[color:9772=red][b]- Nooom de Dieu d' bordellll de meeeeerde!!!!!!![/b][/color]

[b]- c'est marrant c'est la première fois que je vous entends dire quelque chose de sensé ... quoi que philosophiquement discutable...[/b]

[i]L'aveugle sautillait sur un pied, tenant le second entre ses deux mains et soufflant sur ses orteils fumants. Il avait laissé trainé son pied dans la braise et il s'était écoulé un temps interminable avant qu'il ne s'en rendit compte.[/i]
[b][color:9772=red]
- Toi ta gueule!!!!! pfffuuu! pfffuuu![/color]

- ça va passer, faut pas vous en faire, c'est vous-même qui le dîsiez[/b].

[color:9772=red][b]- Je ne l'ai pas vu.... je ne l'ai pas vu....[/b][/color][i] disait le veillard en se parlant à lui-même, avec une expression hagarde sur le visage.[/i]

Vous n'avez pas vu quoi??... en même temps....
[i]
L'aveugle tourna vivement la tête vers Fernand et le fusilla de son regard blanc qui lui vrilla le cerveau. Fernand plissa les yeux et retint avec peine un mouvement de recul. PuisLe Dodécalogue tourna ses yeux morts vers les feux de camps qui luisaient dans la plaine. Il se redressa, contempla longuement l'horizon et ses mains claquèrent sur ses flancs. Il tenait maintenant un bâton de marche son visage était comme une muraille.
[/i][color:9772=red][b]- Lève-toi, petit, on a du chemin.
[/b][/color][b]- Non, mais vous n'y pensez pas, j'ai pas le temps pour vos conner...
- [color:9772=red]....[/color]
- ... Bon, mais y en aura pour longtemps? c'est que j'ai des choses à faire moi et .... Oh, bon, ça va, ça va... on y va. Il faut que j'emporte quelque chose?
[color:9772=red]- Il faut juste appuyer suffisamment longtemps...[/color]
- Euh....
[color:9772=red]-[/color] [color:9772=red]Dans le champ d'une petite bataille la victoire surgit peut-être là où l'on ne l'attend pas.[/color]
- Dîtes, vous avez touché à ma gnôle, vous, hein?
[color:9772=red]- Allons, en avant, prenons ce chemin.
[/color]- Mais, ce n'est même pas une piste de chevreuil, ça ne mène nulle part!
[color:9772=red]- Ouste! Allons!!!![/color]
[/b]

[color:9ee2=red][i]Ce petit crevard, il rouspète, il proteste, il veut mener ses petites affaires.....
Il croit encore que ses actes ont un sens... Il s'accroche à sa vie insignifiante et désespérée....
Je ne l'ai pas vu... je ne l'ai pas vu!!!!
Si tout ne peut être repris, peut-être quelques-uns suffiront-ils......
Juste quelques-uns... c'est toujours ça... et ensuite, je pourrai me reposer.....
Il ne dit plus rien, de toute façon, il y a des lustres qu'il est aussi vif qu'une pierre....

Je ne l'ai pas vu, pourquoi est-ce que je ne l'ai pas vu...

Il me suffira de profiter d'un instant d'inattention... pour me glisser dans le passage...
Il ne pourra rien faire.....
Je ne l'ai pas vu, c'est trop effrayant....
Il faut agir, Bénédicte ou il sera trop tard...[/i][/color]

[i]Fernand suivait le vieux qui semblait maintenant se repérer avec une aisance surnaturelle dans l'obscurité grandissante. Quelque chose d'indéfinissable le plongea dans un malaise cauchemardesque.
Et tandis que son regard se posait sur le cou décharné de l'aveugle, ses mains se posèrent instinctivement sur les deux Hachoirs, un peu comme lorsqu'il voulait faire cesser le léger claquement qu'ils produisaient sur ses cuisses à chaque pas quand le besoin de silence se faisait sentir....
Mais cette fois, tandis que ses doigts effleuraient l'acier tiédi, ce n'était pas un son qu'il tentait d'étouffer, mais un doute terrible combattant une détermination naissante comme deux dragons s'affrontant dans un noeud de fiel.
Il relâcha son souffle, presque au bord de l'étouffement prenant conscience qu'il avait omis de respirer pendant plusieurs dizaines de pas.

Le vieux se tourna et lui et ricana puis repartit de plus belle.
Fernand serra les dents et pressa le pas pour le suivre.

[/i]