Fleur de Lotus

[i]Après avoir longtemps tourné en ronds et en carrés sur les chemins du royaume, ses pas l’ont finalement menée devant cette poterne. Le fumet qui s’en échappe lui soulève le cœur. Un mélange de soupe de cantine, de feu froid, de charogne et de merde. Inoubliable ! C’est peut-être une des raisons pour lesquelles elle s’est choisi un nom d’emprunt de papier chiottes.
Elle tergiverse un peu en faisant le pied de grue devant le panneau d’affichage et elle fait très attention chaque fois qu’elle pose un pied par terre, parce qu’elle n’en a que deux, et aussi parce qu’elle aime bien ses bottes d’hiver.
- J’y vais ?
...
- J’y vais pas ?
...
Elle hésite, soupire doucement... et reprend sa lecture. Soudain, elle marque un temps d’arrêt. Sur une des affiches, une phrase perdue au milieu de dizaines d’autres, écrite en petit - tout petit, attire son attention.[/i]
[quote][url=https://hydre.forumactif.com/t2301-l-hydre-peut][/url]L'Hydre est faite en matériaux recyclables.[url=https://hydre.forumactif.com/t2301-l-hydre-peut][/url][/quote]

[b]- Han ! Celui qui a écrit ça ne croyait pas si bien dire...[/b]

[i]C’est un signe ! Et puisque c’est écrit blanc sur noir, elle se décide enfin à frapper. [/i]

[b]Toc ! Toc ![/b]

[i]Prenez une momie mal conservée, passée en contrebande dans un tonneau de bière frelatée, laissez macérer quelques années dans une vieille cave humide.
Puis, éclatez le tonneau contre un mur et mettez ce que vous trouverez à l'intérieur dans une armure rouillée.
Vous obtenez approximativement le sergent La fouine qui titube à présent devant la porte: haleine pestilentielle, humeur cholérique, hallebarde tétanique, tout un tableau.
[/i]

[b]- Comment ça, Toc!Toc!?  Direct, les insultes? Pas de sommations? [/b]

[i]Mince ! Elle qui était souvent à coté de la plaque venait de frapper à coté de la porte, directement sur le casque du portier. Le bruit semblait résonner encore dans l'atmosphère. C'était joli, ça sonnait le creux.[/i]

[b]-Arf ! Pardon sergent... Je n'vous avais pas vu.
Je recommence alors... dans les règles de l'art, avec sommation.
Hum... Vous êtes prêt ?
Première sommation : A trois, je frappe !
Un... Deux... Trois !

Toc ! Toc ![/b]

[i]Mêmes causes, mêmes effets.[/i]

L'Arsène passait une partie de son temps à réfléchir en tournant autour de la tanière hydrique. Réfléchir, lambiner, glandouiller, tant de mots qui illustreraient parfaitement l'activité à laquelle il s'adonnait. 
Lors de ces tours intellectuellement prolifiques, l'Arsène tentait de répondre aux questions existentielles qui le parcourait : 

[i]"Dis [url=https://www.youtube.com/watch?v=j_ETzVXZMu0]Jamy[/url] , si le Sergent était un animal, quel animal serait-il ?" [/i]
Pourquoi Jamy ? Aucune idée. Sûrement très en avance sur son temps l'Arsène. 

Alors qu'il comptait aller poser directement la question à l'intéressé, il entendit au loin du bruit à la poterne. 
En s'approchant, il gueula à l'attention du Sergent : 

[b]"Sergent, envoie moi chier ces vendeurs de calendrier, il faut qu'on parle sciences !"[/b]

[i]La Fouine se tourne vers l'Arsène, puis vers la fille, puis vers l'Arsène... puis à nouveau vers la fille:
Il fronce les sourcils et semble se demander un moment où la fille pourrait planquer ses calendriers.
Tout en continuant à la mater, il répond par-dessus son épaule.[/i]

[b]- vous voulez... me parler sciences? à moi? Et vous voulez savoir quoi? Le menu de ce soir? Parce que vous êtes peut-être en train de retarder l'heure du repas....[/b]

[i]Il reluque la fille des pieds à la tête... [/i]

[b]M'est d'avis qu'il faudra bien quatre heures de cuisson...[/b]

[i]Elle aussi jauge le bonhomme, des chausses à la pointe du casque et retour, elle pense qu'il n'a été placé devant cette poterne que pour cuisiner l'arrivant.[/i]

[b]- Comptez le double, sergent. Je suis une dure à cuire ! Ça ne sera jamais prêt à temps pour ce soir... et surement trop cuit pour demain. Il va falloir trouver autre chose à faire de moi.
Dites, c'est quoi les formalités pour entrer chez vous en ce moment ?
Autrement que de se laisser bouffer, j'veux dire...
[/b]

[i]Le sergent crache par terre.
Il aurait pu rétorquer qu'ici, on mange plutôt saignant, voir bleu, mais comme elle a l'air de vouloir entrer et qu'il ne voit pas de calendrier, il laisse tomber la marinade. [/i]
[b]
- Je sais pas trop. A vrai dire, y a ici des gens que je connais même pas. Alors je vois pas pourquoi vous pourriez pas entrer. [/b]

[b]....D'un autre côté... laisser entrer les gens, ça m'énerve.
Je préfère les chasser à coup de pique et les laisser se noyer dans les fosses à merde...[/b]

[i]Un toussotement retentit dans le lointain.... Les épaules du sergent s'affaissent et il prend un air dégouté.[/i]
[b]- Ouai, c'est bon, ça va, ça va!!!! [/b]

[i]Il se déplace, vient se placer derrière la fille, et lui barrant le chemin du retour. [/i]
[b]En fait, maintenant que vous êtes là, vous devez entrer. Vous êtes obligée.
J'ai des ordres.
J'ai le droit de vous étriper que si vous essayez de vous enfuir. [/b]
[i]Il chuchotte [/i]
[size=10][b]Faites-moi plaisir.... fuyez....[/b][/size]

[i]Ca lui fait tout bizarre, comme une impression de déjà-vu...[/i]
[b]- C'est grand chez vous ![/b]
[i]Sans prêter attention à la dernière remarque du sergent, elle avance, curieuse de voir à quoi ça ressemble à l'intérieur.[/i]