La barbe

[i]Pèlerine poussiéreuse, bottes crottées et barbe embroussaillée, c'est dans cet aspect là que Lanshor se présenta devant la porte du bouge qui servait de lieu de vie à ceux que l'on nommaient les "Hydreux". L'endroit ne payait vraiment pas de mine et en plus, il sentait pas la rose... Le barbu s'en contrefichait éperdument. Il avait connu pire et savait par expérience que c'était dans ce genre de repaires qu'on pouvait trouver les "associés" les plus intéressants.[/i]

[i]Martelant du poing la porte branlante, il s'époumona.[/i]

[b]- Heeey !!! Y a-t-il une âme (sobre) en la demeure ?![/b]

[i]Agitant de la main une carte annotée et signée.[/i]

[b]- Je viens de la part de Galovert. Grouillez vous d'ouvrir !![/b]

[i]Bizarre comme ça remuait depuis quelques temps devant la poterne. Elle était restée si longtemps fermée que l'herbe avait fini par pousser formant une sorte de gazon mais désormais, il s'était raréfié sous les nombreux coups de bottes de voyageurs égarés.[/i]
[i]Ce n'était pourtant pas un endroit où on pouvait se perdre.[/i]

[i]Elvy jeta un oeil discret par dessus la muraille où elle avait grimpé.[/i]
[i]Un homme agitait un carton et elle fronça un sourcil essayant de deviner ce qui pouvait bien être inscrit sur le bristol.[/i]


[i]Elle cria :[/i]

[b]Galovert ! M'étonnerait ! L'écrit pas ![/b]

[i]Elle se pencha un peu mieux et découvrit les traits du barbu qui s'égosillait.[/i]

[b]Ah ben tiens ! Quel hasard ! On se serait pas déjà croisés ?[/b]

[i]Grosbill passait rarement près de la porte du camp, il y faisait froid, l'odeur de la casemate du sergent repoussait toute présence humaine ou animale, et pire que ça on pouvait pas y faire une sieste tranquille...[/i]
[i]Pourtant ce jour là, il était juste à coté de la porte quand elle se mit à trembler sous les coups, il s'écarta vivement entendant les gonds gémir et voyant les fixations sur le point de [size=13]céder[/size], il manquerait plus que de ce prendre la porte sur la tronche, pour le nombre de fois ou il a été à coté ce serait vraiment pas de bol !![/i]
[i]D'un autre coté, c'était pas faux que la poterne avait bien besoin d'un coup de mise à neuf...
[/i]

Il entendit alors [b]grouillez vous d'ouvrir[/b]

[i]Bah se dit il[/i] [size=10][b]si quelqu'un continue à taper dessus comme ça elle s'ouvrira en s’effondrant, vois pas pourquoi il faudrait qu'on se grouille[/b][/size]

[size=13]Il s’exclama alors soucieux de sauver ce qui restait de la porte,
[/size]


[size=13][b]Et là du touriste, Arrêtez donc de taper sur cette porte, elle vous a rien fait !! faudrait pas la casser, elle est déjà pas très fraiche !![/b][/size]


[size=13][b]Elle c'est la porte et vous vous êtes qui ? [/b][i]demanda t il[/i]
[/size]

[i]Un peu plus loin sur les remparts. [/i]
[i]Perdu dans ses pensées, la main en va et vient incessant, les braies baissées, l’Arsène profitait du grand air. [/i]
[i]C’est vrai que c’était assez calme le campement en ce moment. Et faut bien savourer les petits plaisirs. Ca faisait bien assez de raisons d’être sur les remparts.[/i]
 
[i]Quelques bruits de porte, la voix d’Elvy au loin… Il y avait du mouvement à la poterne. Mais bon, en pleine affaire, la règle est de ne pas trop se déconcentrer. Et comme on le lui a répété, quand ça vient, faut pas changer de main ![/i]
 
   
[i]Une fois les esprits repris, quelques grandes inspirations, l’était temps de rentrer.  Après tout, quelqu’un s’occupait déjà de l’arrivant avec Elvy. Surement le Sergent. Et d’expérience, faut pas se mêler des histoires du Sergent. [/i]

[i]Au pied de la porte, à côté des vieux pals, garnis de quelques lambeaux indescriptible et noircis par le temps, telles des brochettes restée trop longtemps à la merci des fourmis, une vieille armure bouffée par la rouille commence à subir les assauts de la mousse... côté Nord.... 

Le Sergent La Fouine est dedans. C'est pratique, car elle tient debout toute seule.
Il émet un son vague et déplaisant, approximativement entre le soupir et le rôt ... du moins s'il l'on retient l'hypothèse qu'il provient de la partie haute de la structure défensive.

Avec une série de grincements ridicules, un bras se met en mouvement avec difficultés pour atteindre la visière du haume. Il abandonne en sueur après l'avoir péniblement relevée d'un centimètre. juste de quoi y voir un peu clair en tendant le cou. [/i]

[b]Soi maudit, visiteur importun, toi qui trouble mon cuvage...
J' me sens l'humeur d'un sphynx.... Si tu veux entrer ici, cite-moi trois différents états du breuvage militaire de l' Hydre.
...Ou alors, plus simplement, file m'en une goutte, j'ai le râtelier qui commence à  sécher....  [/b]

[i]*Ouvre un œil, se gratte la fesse droite ...
[/i]
[i]Allons, bon... [/i]
[i]Satanée porte ![/i]

[i]Faudra la tomber un de ces quatre, elle est tellement grande qu'elle est toujours la première à s'en prendre une.[/i]
[i]Et puis impossible de [/i][i]cuver avec ce bordel.[/i][i] [/i]
[i]Alors que quand je m'invite à pioncer chez les autres.
C'est toujours très silencieux.[/i]
[i]
[/i][i]L[/i][i]a preuve que c'est mieux quand il n'y a plus de porte.[/i]
[i]N’auront qu’à sonner du cor …
[/i]

[i]* Se gratte la fesse gauche ...
Et se rendort pour encore quelques heures.
[/i]

Quel remue ménage vers la porte !
Lui qui était si tranquille au plein milieu d'un coin où une petite brise venue du bon côté évitait à ses narines l'odeur fétide qui parvenait à traverser la porte et tentait de concurrencer le remugle fait d'une accumulation de pestilences diverses  qui émanait du brave sergent.
Trop tard ! Il avait bougé, laissant échapper au travers des éléments mal joints de son armure des vapeurs terribles qui corrodaient même le métal dont elle était faite.

[b]Quel est l'inconscient qui a réveillé La Fouine ! Bordel de cul et pompe à merde ![/b]

[i]A peine avait-il signalé sa présence devant le repaire de ceux nommés les "Hydreux", que le barbu entendit du mouvement derrière la porte ayant l'apparence, et datant surement, d'une centaine d'années. Levant la tête au son d'une voix venant d'au-dessus des murailles, il vit une femme qu'il connaissait pour l'avoir déjà vue il y a peu.[/i]

[b]- Holà Elvy ! Comment vas-tu depuis le Tournoi Lémanique ? [/b][i]Fouillant dans sa poche et en sortant un parchemin fripé. "[/i][b]Galovert n'écrit jamais !? Alors jette un coup d'œil là-dessus !"[/b][i] dit-il à la brunette en lui lançant le courrier par-dessus le mur.[/i]

[i]Regardant à nouveau la porte, Lanshor entendit d'autres voix et surtout, sentit une odeur pestilentielle qui ne pouvait qu'appartenir à une horde de rats crevés depuis plusieurs semaines. "Bah... se dit-il, même si y a déjà un bon niveau, j'ai quand même connu pire de par les Royaumes...". Dressant l'oreille et entendant une drôle de question, il s'amusa à y répondre.[/i]

[color:328c=#3366ff]- [b]Si tu veux entrer ici, cite-moi trois différents états du breuvage militaire de l' Hydre.[/b][/color]

[i]Marquant à peine un temps de réflexion, il répondit.[/i]

[b]- J'en sais foutre rien de cela, mais quand je sens ton haleine rien qu'au travers de la porte, c'est à croire qu'il est à base de pisse de chèvre ![/b]

[i]Farfouillant à nouveau sous sa pèlerine et en sortant cette fois-ci une flasque.[/i]

[b]- Par chez moi, on a ce qu'on appelle le Génépi. [/b][i]Dit-il en jetant aussi ladite flasque par dessus la muraille.[/i][b] "Tiens l'ami ! Bois ça ! C'est surement bien meilleur que ton breuvage et te donnera une bien meilleure odeur buccale en plus de te la désinfecter !"[/b]

[i]Mettant les pouces dans sa ceinture et prenant une pose effrontée.[/i]

[b]- Bon ! Après l'avoir bien ouvert, vous pourriez maintenant faire de même avec cette porte ou bien, [/b][b]faut-il que je souffle dessus pour la faire tomber !?[/b] [i]Ce qui sera amplement suffisant étant donné son état de délabrement avancé se dit-il pour lui même.[/i]

[i]Le sergent crache un glaviot par terre et jauge Lanshor de son oeil de serpent.[/i]
[i]Il n'a pas l'air content. Mais il n'est jamais content de toute façon.  
[/i]
[i]Il saisit la flasque et l'empoche sans l'ouvrir.
[/i]
[i]Puis, sans cesser de grincer de partout, il se met en mouvement, gagne la porte pourrie.
il y ouvre une lucarne, y plonge les mains et en sort trois petites fioles en grès marquées "Spéciale",  "Brutale", et "Percutante".
Il les pose sur une pierre qui lui sert de table basse quand il se fait plumer aux cartes par l'Arsène.[/i]

[color:2704=#cc33ff][b][color:2704=#ff6600]- Ici, mon gars, on boit pas de la gnôle de bigotes dans des petits verres, ni de la piniole de diplomates.[/color][/b][/color]
[color:2704=#cc33ff][b][color:2704=#ff6600]Choisis-en une!
L'une d'elles te creusera un deuxième trou du cul. Une autre rend aveugle et fait tomber les dents. La troisième ne fera que t'assommer.

- Dernière chance. Choisis bien![/color]
[/b][/color]

[i]Elvy regarda le sergent ranger soigneusement les flacons d'alcool, un peu rapiat sur ce coup, Lafouine. Un papelard froissé dans la main, elle saute du rempart et vient s'installer à côté du nouvel arrivant, attendant qu'il fasse son choix.[/i]

[b]J'vais boire un 'tit coup avec toi, Lanshor ![/b]

Je veux bien goûter des trois.

[i]Fernand arrive en courant dans la coursive, les yeux exorbités et gueule :[/i]
[b]Sergent, espèce de foutre-con d'esprit malade!!!
Si vous nous tuez tout le monde avant qu'ils aient pu entrer avec vos conneries, je vous promets que je vous dissous dans un tonneau de vinaigre!!!!![/b]
[i]Il retient Beauregard et lui murmure :[/i]
[size=10][b]On peut pas boire les trois....tu en crèverais à coup sûr. Il n'y en a qu'une qui est buvable. [/b][/size]

[size=10][b]Comment savoir laquelle c'est si on ne les goutte pas ?[/b][/size]

[i]Le sergent se détourne et lève un poing obscène vers la muraille :[/i]
[color:a31c=#ff6600][b]- C'est vous qu'êtes un gros con! Vous allez me laisser travailler oui ou merde?!!!!

- Allez mon gars! Vas-y, choisis-en une...[/b][/color]

[size=10][b]Eh bien, c'est pour ça qu'on met des étiquettes dessus.... et si on sait pas ... en général on en fait boire à quelqu'un d'autre.... comme ça, on sait...
.... J'espère qu'il ne va pas nous le liquéfier... [/b][/size][i]

Fernand se met à faire des grimaces et des grands gestes pour mimer quelque chose à Lanshor[/i]

[i]D'abord de méchante humeur d'être réveillé en plein milieux d'un songe où il était question de tirer à la courte paille pour avoir l'horreur de tirer la duchesse de suisse...
[/i]
[i]Puis réalisant qu'il n'y avait pas de duchesse en suisse ... Mais qu'il avait encore mal au crâne.[/i]
[i]Donc si boire direct à la sortie de l'alambic met en péril les dents du fond, ça donne aussi des alus.[/i]
[i]Holà, faut se réveiller et remettre tout ça en place.[/i]
[i]Et ...
Du monde à la porte ?
[/i]
[i]Génépi ... Galovert ... flacons ... Sergent.
[/i]
[i]Et ça discute fort, et ... foutre !!
[/i]
[i]Faut que je vois ça.[/i]
[i]C'est bien la première fois que je sème le bordel en roupillant.[/i]
[b]
-[i] [/i]Et bien choisi l'ami.[/b]
[b]Tu n'as plus grand chose à perdre si tu es venu jusqu'ici.
[/b]
[b]De toute manière si tu passes cette porte, tu ne boiras plus de génépi qu'à l'heure de la tisane.[/b]
[b]Et après tu nous diras ton nom, hein ?
[/b]
[b]Vu que je suis un peu fripé, va me falloir un délai pour bien lire ton billet.
[/b]

[i]Mais... Que fait Fernand à gesticuler ainsi, m'aurait-il piqué mon ergot de seigle ? [/i][i]
Ce doit être du sémaphore.[/i]

[i]S'approchant des dites boissons, Lanshor y jeta un œil méfiant sans pouvoir s'empêcher d'esquisser un sourire.[/i]

[b]- Tiens, tiens... Vous me proposez un verre de l'alcool local. Voilà qui est fort aimable de votre part, camarades.[/b]

[i]Prenant un verre en grès en main, il en huma l'odeur.[/i]

[b]- Hum... Celui-ci sent déjà bien meilleur que l'odeur corporelle de votre planton de service... C'est bon signe. Aller ! Va pour la "Spéciale" ![/b]

[i]Lanshor n'avait pas fait tout ce chemin pour jouer la prude au dernier moment. Faisant le geste de trinquer en guise de dernière fanfaronnade, il bu le breuvage mystère d'une traite, à la genevoise, puis...[/i]

Je crois qu'il ne bouge plus.... Rentrez-le qu'il décuve.

Y a une des fioles avec laquelle on se réveille direct à Sion. On va attendre un peu pour voir s'il a pris la bonne.

[i]... sortant un énorme hachoir de boucher ...[/i]
OK chef ! Toujours prêt pour aider !
Je prends une jambe.
Qui prend le reste ?