Du vin des femmes et d'la bière nom de dieu .... !

Des jours de marche, rincée par la pluie incessante, une loqueteuse approchait de la fameuse poterne. Du moins c'était la vision que l'on avait du haut des remparts.
Pour se donner du courage, elle chantait à tue tête de sa voix éraillée, reprenant indéfiniment la même phrase vu qu'elle connaissait que celle là.
Arrivée devant la porte close, elle releva ce qui restait d'un semblant de robe faite de drap grossier d'une couleur indéfinissable tant la crasse dominait, puis pris de l'élan avec son pied plein de boue et le balança sur le bois de la porte.
[size=24][b]OUAH ! Bordel de cul de pompe à merde ![/b][/size]
Sa galoche trouée n'avait pas protégé ses orpions aux ongles en deuil.
Du coup, elle se retrouvait sur le cul, en train de prendre son pied (façon de parler) pour le masser .....

[i]Le vieux baron s'épancher tranquillement la vessie dans un coin du campement quand son attention fût attiré par une odeur formidablement désagréable suivit de :[/i]
POMPE A MERDE ! 


[i]Cà venait de la poterne. Un bref coup lui permis d'entrevoir une drôle de femme. Mais était-ce bien une femme ? Le doute m'habite se dit le baron.. Puis il se mis à siffler le fameux air de [/i] [url=https://youtu.be/wEg_LmZAdBI]La pompe à merde[/url]

Le tas de chiffons habités entendit une sorte de sifflotement derrière la lourde porte.
ça ne pouvait être un oiseau tant c'était horriblement non mélodieux.
Son oeuil terne eut une petite étincelle. Y aurait-il âme qui vive ?
Elle se redressa, se rapprocha de la lourde porte en bois d'arbre, inspira profondément, puis de sa voix roque, exhalant une halène fétide, mélange d'oeuf pourri et de hareng en décomposition, articula :
[size=18][b]Y'A-T-Y QUELQU'UN DANS CE GOURBI ?[/b][/size]

[i][b]BLUUUURP![/b][/i]

[i]Etait-ce le doux gazouillement d'un oiseau printanier perdu qui réveilla la Chieuse? Ah non, non....[/i]
[i]Juste le braillement de .. de... Mais de qui au fait? Impossible de reconnaître ce timbre, c'était même pas le baron qui se soulageait, normalement... Ou alors, c'est que ça ne passait pas bien.[/i]

[i]Quoiqu'il en soit, elle faillit tomber de sa branche, une fois n'étant pas coutume. Se redressant en marmonnant, la Chieuse zieuta l'entrée du camp devant laquelle elle aperçut un tas de trucs entrain de gueuler sur la porte. Puis attrapant une poignée de ses projectiles favoris, elle avisa la forme informe.[/i]

[b]- HOOOOOOO! Toi ou je sais pas quoi là-bas! On t'a jamais dit que les portes, ça ne répond pas!!!?!!![/b]

[i]Réveillé par le choc, le sergent qui dormait la gueule ouverte, tête contre la porte essuie la bave qui coule sur son menton, et se masse le front marqué de l'empreinte d'un gros clou rouillé de la lourde.[/i]


[color:d1d5=#ff6600][b]- Je reconnais cette odeur.....[/b][/color]

Enfin une voix semblant venir de l'huis . Quelqu'un qui semblait doué de parole répondait. A moins que ce fut la porte elle-même, mais alors ... comment dire .... Une porte qui parle ? ....
Son esprit au ralenti après toutes ces années de prison n'arrivait pas à assimiler la chose. Instinctivement, comme certains se grattent la tête dans ces cas-là, elle se gratta [strike]les coui[/strike] l'entrejambe, dérangeant par le geste une poignée d'indésirables petites bestioles.
[size=16][b]Hé ! La porte, ou qui que tu sois, montre dont le bout de ton nez ![/b][/size]
[size=13]Son oeil mauvais, le pire des deux lançant des éclair digne de la foudre de Zeus en direction de la porte, tandis que l'autre, indépendamment, roulait dans son orbite, aux aguets. [/size]

Gwen était , à son grand désespoir, dotée d'un "super renifleur" en lieu et place du nez. Elle supportait déjà mal les odeurs du campement, qui manquait cruellement de lilas, de roses et autres délicats chèvrefeuilles à son goût mais qui semblait remplis de pieds sales, de chaussettes rendues raides par la crasse, et choux pourris et d'alcool de cailloux dont la péremption ne faisait plus guère doute. On n'y voyait plus rien à travers. Oui avec l'âge, Gwen devenait "narreuse". Et alors? Elle fuyait les lieux nauséabonds plutôt que faire des remarques qui auraient autant d'effet que de gueuler dans le cul d'un poney. Mais là... Là... Elle ramassa ses jupons pour sortir de la bibliothèque dans laquelle elle tentait toujours de retrouver des bribes du passé. Et Fernand.Oui ben dans la bibliothèque c'est pas plus con qu'ailleurs.



[b]NAN SANS DÉCONNER!!!!!!!! SANS DÉCONNER?????!!!! Qui est l'outrecuidant qui ose PUER ainsi??? Namého!!! Y a des bornes des limites qu'il faudrait quand même voir à pas dépasser , merde!!! 
[/b]
[b]A moins que...depuis le camp du Grand Khan, des fois qu'il n'y ait pas de rivières là bas ...[/b]

Elle courut aux remparts, avec une lueur d'espoir dans le fond des yeux.

[b]F.... Ah non... Mais qu'est ce que...c'est...[/b]

Penchant la tête d'un côté, puis d'un autre , lentement, elle tentait de démêler le pire du pire...L'odeur ou l'apparence?

[i]P'tain, pas moyen de coincer la bulle tranquille.[/i]
[i]Il y a quelqu'un qui est dans la merde, là dehors.
A l'entendre gueuler comme ça j'en ai fini de ma sieste.

Faut dire que l'étroit sentier qui conduit à la poterne est à géométrie variable suivant "les p'tits plats" concoctés par le sergent.[/i]
[i]Hier le rat confit dans de la graisse d'étourneaux m'a fait tomber les braies dans l'urgence à quelques pas d'où proviennent les clameurs.
La veille sur la droite j'en ai vu qui comblaient quelques creux d'une soupe à l'ortie mal digérée.[/i]

[i]Les feuillets nous servent de douve et il n'y a pas embarras du choix pour poser ses pas.
Certains tentent même de passer à la nage et boivent la tasse.[/i]
[i]De la chiasse, de la pisse et quelques cadavres qui surnagent dans l'ensemble forment une marée mouvante[/i][i] qui pue dès qu'on s'approche des remparts.
En principe l'odeur est déjà dissuasive.
[/i][i]Une défense qui ferait rêver la ducaille ...
S'ils ne se faisaient pas dessus dès qu'un Cavalier approchait d'un castel..

[/i][size=16]Hé, la grosse ...
Craches nous ton nom !!
Sinon ai l'amabilité d'aller crever un peu plus sur ta gauche.
Faut consolider à cet endroit.

[/size]

Décidément, cette porte close était bien bavarde et avait de multiples voix. Surtout des voix de pintades d'ailleurs. Mais une voix masculine (un pied tendre voulant se faire valoir sans doute) se fit plus précise dans ses paroles.
"Craches nous ton nom!" qu'elle disait.
[i]Tu veux vraiment que je te crache quelque chose ?[/i] pensa-t-elle.
[b]Eh, blanc bec ! Donne d'abord à boire à la princesse que je suis et je te crache ce que tu veux après ![/b]
Fière de ses bonnes paroles, elle nargua du menton la porte vermoulue.

[b][size=16][i]Hé, la grosse ...
Craches nous ton nom !!
Sinon ai l'amabilité d'aller crever un peu plus sur ta gauche.
Faut consolider à cet endroit.[/i][/size][/b]

Gwen qui avait failli glisser dans un tas de fiente sous le coup de la trouille,  plissa les yeux, posa rapidement le calcul savant suivant:
Si une + une= 0 réponse  ,  et que un + un = deux réponses, alors cqfd, la "chose" dehors appartenait à l'ensemble trigonométrique 2, celui qui préfère donc parler aux hommes, parce que les femmes ça ...pue. Ou bien alors les femmes, c'est chiant, ou bien alors, les femmes c'est...Gwen pensait qu'elle n'avait jamais compris l'ensemble trigonométrique 2.


[b]Reprenons le calcul[/b], murmura t elle en comptant sur ses doigts, [b]si gnagnagna = 0 et que gnananna = 2 alors , nous pouvons donc en conclure que...je n'ai rien à foutre là. [/b]

Ramassage de jupons numéro 2, petit salut rapide à la femme aux glands, petite révérence à Galo puis elle s'en retourna à la bibliothèque.

[i][b]Eh, blanc bec ! Donne d'abord à boire à la princesse que je suis et je te crache ce que tu veux après ![/b][/i]


Elle émit un petit rire[b][i] . [/i][/b]

[b]Blanc Bec...Huhuhu..[/b]



Elle riait encore quand elle s'installa à son bureau.

[i]Kreems faisait tranquillement sa petite affaire quand il entendit la chose,  sûrement mis en appétit par le bruit du ruissellement,  réclamer à boire. Ne pouvant laissez un [url=https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Soupeur]Soupeur[/url] dans le besoin, il s'exécuta en oriantant son jet par dessus la palissade.[/i]


[b]Tiens princesse , voilà ton thé servi à la marocaine ! [/b]

[i]Fernand dérape dans la coursive et s'arrête.... les doigts emmêlés dans la cordelette de ses braies.[/i]
[b]- merde, trop tard....[/b]
[i]Affligé par la vision des abords du campement tant que par l'odeur qui s'en dégage, il se met soudain à rêver d'abords bien propres avec des jardins à l'angloise et peut-être juste quelques pals bien mis en valeur dans des ronds de buis. ça serait quand même plus classe que cet océan de fange à ciel ouvert...[/i]
[b]- Sergent, ça craint, faudrait qu'on refasse la déco, les fosses à merde ça commence à bien faire. et puis ça vous dirait pas un petit pourpoint cramoisi et des bottes pas trouées? [/b]
[i]Il se penche et crie à la vieille.[/i]
[b]- Bon, foin de préliminaire! On t'a r'connu!!!! alors dis-nous ton nom!!!! ... enfin, bon t'as très bien compris, hein? On sait tout! inutile de nier!  avoue![/b]

Une pintade continuait de glousser des insanités, ça lui fit relever la tête.
Heureusement car du haut de la palissade venait de jaillir une giclée d'un jaune ... pisseux.
Hop ! un saut de côté, aussi leste qu'un caribou vieillissant la mit à l'abri du liquide fumant.
Hélas dans sa précipitation, elle n'avait pas avisé l'estrong d'un marron grumeleux sur lequel son pied, le gauche heureusement fit une sorte de bruit indescriptible, sauf par une onomatopée improbable du genre "[b]PLRTSCH[/b]" pendant qu'une voix connue lui annonçait que le thé était servi.
[size=16][b]Et merde ![/b][/size] expression fort à propos !
Les yeux posés sur les dégâts, elle n'avait pas vu arriver le patron en haut de la palissade. Le son de sa voix, bien que pas forcément mélodieuse, lui fit chaud au coeur.
"On t'a reconnu!!!! alors dis-nous ton nom!!!"
C'était bien de lui ça. Pas à un paradoxe près !
[b]Dis donc au brave sergent de me faire rentrer et je t'avouerai tout ce que tu voudras ![/b]
La "vieille" se rapprocha de la porte de son pas emmerdé ... Splich chploch schplatch ...

[b]ça va, c'est bon... entre... dis, tu t'y connais en jardinet?[/b]

[size=24]GN[/size][size=18]NNn[/size][size=16]nnii[/size][size=13]iiiiiiiiiii[/size]iii[size=10]iiiiiiiiiiiiii [size=13](ça c'est la porte qui s'ouvre.  L'auteur, connaissant les esprits imaginatifs [size=10]et délirants[/size] des protagonistes, préférant le préciser.[/size] :P  )[/size]
Enfin la tête du sergent apparut dans l’entrebâillement de la lourde.
N'attendant que ça, le "tas de linge sale" se précipita par l'ouverture, claquant une bise au passage sur la joue du gardien des lieux.
Là, devant ses yeux humides de l'émotion de retrouver ces lieux, le spectacle n'avait pas changé d'un poil : ce n'était qu'émerveillement devant tant de beauté réunie ici, bien à l'abri des regards indiscrets. Mieux que le paradis ou que l'enfer : c'étaient les deux réunis pour le plus grand bonheur des élus de cet endroit.
[b]Enfin ![/b] prononça-t-elle, tant l'émotion empêchait les mots de sortir de sa bouche.
               [b] dis, tu t'y connais en jardinet?[/b]
Fernand, comme à[b] [/b]son habitude, entrait de suite dans le vif du sujet.
[b]Bah, à part un pote âgé que j'ai fréquenté avant la prison, pas trop.[/b]

Hélas pour le lecteur, la poterne se referma sur ces mots .....