Tu veux mon doigt ?

[i]J'ai que ça à foutre moi, d'aller me faire chier à demander à entrer chez une bande de tarés qui se lavent pas. Alors, par où qu'on rentre, on m'a parlé d'une poterne, si je savais de quoi cela a l'air, ça me ferait une piste. Hum, déjà j'ai une clef, il manque que le trou. C'est bizarre, d'habitude c'est l'inverse. Bon, primo je vais appeler le type censé me foutre un coup de pied au cul, ça gagnera du temps.
[/i]

[b]HEHO ! Ya quelqu'un ?[/b] [i]Pas de réponse, il fallait s'y attendre.[/i] [b]YA pas une foutue feignasse pour venir m'ouvrir ?[/b]

[i]Secundo, dès qu'il arrive, je lui fais un bras, ça le mettra sûrement de bonne humeur.[/i]

[i]Le cul dans sa guérite, Le sergent Lafouine bave de la gnôle. Il est torché comme un nouveau né ou comme un grabataire aisé. L'appel devant la porte lui vrille le casque.[/i]
[i]Il avale une bile aigre, ouvre un œil ébloui tandis que le second reste obstinément fermé derrière ses paupières collées.[/i]
[b]- ça finira donc jamais.....[/b]
[i]Il se redresse en chancelant et se traine jusqu'à la porte en évitant de souffler son haleine sur la torche grésillante qui éclaire le mur. Ça pourrait exploser... [/i]
[b]- Voilà... voilà... on vient.....[/b]
[i]Il défait au hasard le loquet d'un judas, l'ouvre et passe sa tête à travers la porte comme on jetterait  un pot matinal par une fenêtre de faubourg. [/i][i]C'est pas beau à voir.[/i]
[b]- J' vous écoute...... [/b]

-

[i]Il a la gueule qui va avec sa dégaine qui va avec sa voix qui va surtout avec son haleine. Suis-je tombé sur le pire des ivrognes de leur régiment d'alcolos ? Commençons par le plan d'action initial. Je lui fais un bras d'honneur... En fait, à la vue son air visiblement aussi frais qu'un hareng traînant sous l'oreiller d'un lépreux depuis 5 semaines, peu probable qu'il l'est remarqué.[/i]

[b]Salut bel inconnu, toi comprendre quand j'te cause ? Maintenant que j'ai trouvé la porte tu peux t'écarter, je vais ouvrir cette porte.[/b]

[i]Je prends la tête du type et la renvoie d'où il vient, puis glisse la clef -que j'ai piqué à l'un de vos membres- dans la serrure, ouvre la porte d'un coup de botte et pénètre dans l'atmosphère lugubre dans lequel sombre le sergent La Fouine. J'improvise. Je ramasse une torche enflammée et la tend vers le sergent.[/i]

[b]Merci bien, alors voilà, je suis ici pour foutre la merde, et je ne partirai pas temps que vous ne m'avez pas trouvé un moyen de la foutre mieux ailleurs... Mais tu dois rien piger à c'que je raconte. Alors on va faire simple. Où qui sont les autres foutredieu ?[/b]

[i]Étalé par terre, le sergent se redresse sur les coudes, lève un doigt et ouvre la bouche pour dire quelque chose... Il a un hoquet.... un flux de gaz brulant franchit sa gorge....   [/i]
[color:3c82=#009966][b]-RHHHHHHHHHHhhhoooooooooooooo!!!!!!![/b][/color]
[i]... et vient envelopper la torche que son invité surprise lui pointe devant le nez.[/i]
[color:3c82=#ff6600][b]- FFFFRRRRRouuuuuutccchhhhhhh!!!!!!!!![/b][/color]
[i]...ça sent soudain le cochon grillé...[/i]

[i]Pour foutre la merde, c'est réussi, j'ai réussi à carboniser le vigile. Je comprends maintenant pourquoi on dit qu'un ivrogne est toujours noir. Bon, je croyons ben que j'ai réussi la fameuse épreuve de la poterne. C'était plutôt aisé en fin de compte. J'observe quelques secondes la carcasse du pauvre type. Un bon bougre en fait, je vais quérir de l'aide auprès des autres, peut être pourront-ils le sauver, même si je ne vois pas pourquoi ils le feraient. L'esprit de fraternité est peut être un élément de leur doctrine tarabiscotée. Je m'avance plus loin avec la torche en attendant de croiser quelqu'un d'autre...[/i]

Alors que la journée commençait pas trop mal, un peu de soleil, une sortie exclusive d'un manuscrit retraçant les meilleurs bordels du Royaume, une petite fiole d'un alcool fruité, histoire de se rincer la bouche.
On entend du grabuge à l'entrée. Encore ce Sergent qui a du se gameler dans l'escalier pour aller pisser.

[b]Sergent, c'est quoi c'boucan ? T'as vu l'heure, t'vas réveiller tout l'monde la.

[/b]Pas de réponse. Étrange, d'habitude on peut au moins l'entendre grogner, si ce n'est baragouiner un babil approximatif.
Un regard vers les autres, personne ne bouge son cul. Faut tout faire par soi même.
Flexion, extension, on s'étire, un premier pas hésitant, puis un autre. La machine est lancée. Alleluia.

D'un pas serein, il s'avance vers la porte.
La scène est tellement exceptionnelle qu'un petit gloussement sadique s'échappe de sa bouche.

[b]Les gars, v'nez voir, j'crois qu'on a un visiteur d'exception.

[/b]N'adressant qu'un simple regard au nouvel arrivant, il s'approche prudemment du Sergent. 1m30, distance de sécurité oblige. Premier réflexe face à un animal apeuré et piégé, le rassurer.
Une fouille rapide dans la poche, il pose la fiole devant l'sergent.

[b]Tiens mon pote, ca t'aidera à y voir plus clair.

[/b]Un demi tour à 90°, une formule qui passe partout :

[b]Alors étranger, on entre sans dire bonjour? [/b]

[i]Pas eu besoin d'attendre longtemps la cavalerie, un drôle de type débarque et rit telle une dindette roucoulette comme on en voit tant. Sauf que pour le coup, il a l'air de se réjouir de l'incident toutafè involontaire. Je m’apprêtais à lui faire un bras traditionnel mais vlà ti pas qu'il me trouve exceptionnel. Je l'observe bouche bée porter les premiers secours au grand brûlé. Puis, à sa question sans panache, je rétorque :[/i]

[b]Et c'est comme ça qu'on reçoit un invité ? Je dirai bonjour quand vous m'aurez souhaité la bienvenue.[/b]

[i]Faudrait voir dans quelle ordre sont sensées être pondues les bonnes manières, je ne suis pas calé en ces choses là. En tout cas, c'est pas trop tôt, enfin un Hydrique qui sache parler sous ce tas de cailloux mal taillés, d'autant que je connais celui là, ce n'est certainement pas le pire. Je range la torche au mur, croise les bras et tape du pied en attendant la courtoisie qui est due à la personne "exceptionnelle" que je semble incarner.[/i]

Arsène la regarde, un léger sourire aux lèvres.

[b]Mais tu es une exception. D'habitude on acceuille les gens devant la porte. Pour cette fois, nous ferons ta fête à l'intérieur. Et avec plaisir, puisque tu insistes. [/b]

Arsene, la regarde toujours, cette fois ci de haut en bas.

[b]Mais si tu ne dis pas bonjour, on ne peut pas te souhaiter la bienvenue. C'est une sorte de cercle vicieux. Comme quand les petites nonnes me demandent de prier en tripotant leurs cièrges. Enfin, je m'égare. Je vais aller demander aux autres si quelqu'un est intéréssé par une blondinette qui veut son cadeau de bienvenue. Bouge pas.

[/b]Il commence à s'éloigner, puis revient sur ses pas,un sourire aux lèvres, fait une légère révérence, courbant asses les jambes pour se décoller les orphelines des cuisses, et file retrouver les camarades un instant.

[i]La fouine finit par remuer, puis se redresse à nouveau. Il a de la suie sur la figure et le poil qui fume sous le casque. Ses pupilles se rétrécissent jusqu'à avoir la taille de têtes d'épingles...
[/i]
[i]Curieux comme le vent peut être imprévisible.... il lui avait pourtant semblé que la flamme allait cramer la gueule de l'empêcheur de cuver en rond. Preuve que la réalité prend parfois ses aises avec les désirs des plantons....
[/i]
[i]Le sergent attrape rageusement la fiole de secours, se relève, s'époussète lamentablement, puis fait péter le bouchon d'un coup de dent et siffle l'alcool d'un trait. Ça manque de dignité, mais ça devrait le tenir debout jusqu'à sa piaule.
[/i]

[b]- Félichhitations....  vous avez gagné l' droit d'utiliser nos chiottes... faîtes vous plaisir, la cour est schpaaachieuse et y a des feuilles mortes dans le bois. [/b]
[b]Et moi, je vais me pieuter, démerdez-vous avec les autres connards qu' ont passé chette lourde avant voucch! 
[/b][i]
Il s'éloigne et avant de disparaître dans l'obscurité, il beugle[/i][b]

J'vous empoijonn'rai touchh! 

[/b][i].... Bruit de vomi dans le lointain...
[/i]